First Brazilian Seminar about the Preservation and Revitalization of Historic Centers; Itaipava - 1987

ICOMOS Brazilian Committee, Itaipava, July 1987

BASIC PRINCIPLES

I

Urban historical sites may be considered as those spaces where manifold evidences of the city's cultural production concentrate. They are to be circumscribed rather in terms of their operational value as "critical areas" than in opposition to the city's non-historical places, since the city in its totality is a historical entity.


II

Urban historical sites are part of a wider totality, comprising the natural and the built environment and the everyday living experience of their dwellers as well. Within this wider space, enriched with values of remote or recent origin and permanently undergoing a dynamic process of successive transformations, new urban spaces may be considered as environmental evidences in their formative stages.


III

As a socially produced cultural expression the city adds rather than subtracts. Built space, thus, is the physical result of a social productive process. Its replacement is not justified unless its socio-cultural potentialities are proven exhausted. Evaluation standards for replacement convenience should take into account the socio-cultural costs of the new environment.


IV

The main purpose of preservation is the maintenance and enhancement of reference patterns needed for the expression and consolidation of citizenship. It is through the outlook of the citizen's political appropriation of urban space that preservation may contribute to improve life quality.


V

Considering that one of the characteristics of urban historical sites is their manifold functions, their preservation should not take place at the expense of severe use limitations, even when the allowed uses are of the kind referred to as cultural. They should, in fact, necessarily shelter both the universes of work and of everyday life, through which the more authentic expressions of society's heterogeneity and plurality are brought out. Concerning this heterogeneity, and taking into account the evident housing shortage in Brazil, housing should be the main function of built space. Consequently, the permanence of residents and of traditional activities in urban historical sites, when compatible with those sites, deserves special attention.


VI

The preservation of urban historical sites must be one of the basic aims of urban planning, seen as a continuous and permanent process, supported by a proper understanding of those mechanisms that generate and influence the formation of spatial structures.


VII

The preservation of urban historical sites demands the integrated action of federal, state and local entities, and also the participation of the community concerned with planning decisions as part of the full exercise of citizenship. In this sense it is essential to favor and encourage institutional mechanisms assuring a democratic management of the city through a strengthened participation of civilian leadership.


VIII

Within the preservation process of urban historical sites and as part of the analysis and evaluation of prevailing conditions, inventories are basic tools leading to a better knowledge of cultural and natural property. The participation of the community in inventorying is revealing as to the value it attaches to the property relevant and stimulates its concern as regards such property.


IX

Legal protection of urban historical sites is to be achieved through different procedures, such as cataloging, inventorying, urbanistic regulations, tax exemptions and incentives, listing as to cultural interest and expropriation.


X

Accompanying the diversification of protective procedures, it is essential that the social value of urban property be made to prevail over its market value.

 

La charte d'Appleton pour la protection et la mise en valeur de l'environnement bati - 1983

Publiée par le comité anglophone d' ICOMOS Canada
Ottawa, Ontario, Canada 
Août 1983

A. Préambule

L'existence de la présente charte est étroitement reliée à la reconnaisance de la Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites (Venise 1964), la Charte pour la conservation des sites d'importance culturelle (Charte de Burra, ICOMOS Australie, 23 février 1981) et la Charte pour la conservation du patrimoine québécois (Déclaration de Deschambault).

La charte reconnaît également que la gestion saine de l'environnement bâti constitue une activité culturelle importante et que la conservation est un élément essentiel du processus de gestion.

B. Cadre

L'intervention au sein de l'environnement bâti peut se manifester à plusieurs niveaux (de la conservation au redéveloppement), sur plusieurs échelles (d'un élément de bâtiment à l'ensemble d'un site) et se caractérise par une ou plusieurs activités allant de l'entretien à une addition.

Bien qu'un projet puisse combiner divers niveaux, échelles et activités, les projets doivent être définis par des objectifs bien précis en fonction desquels les décisions à petite échelle peuvent se mesurer.

Pour décider du niveau approprié d'intervention, une étude approfondie des qualités suivantes s'impose :

 importance culturelle
 état et intégrité de la structure
 valeur contextuelle
 utilisation appropriée des ressources matérielles, sociales et économiques disponibles.

Les décisions concernant l'importance relative de ces facteurs doivent résulter d'un consensus aussi large que possible. Un consensus légitime nécessite la participation du public et doit précéder le début des travaux.

Les rapports entre les échelles, niveaux et activités d'intervention sont résumés ci-après.

Activités
Niveaux d'intervention: EntretienStab.EnlèvementAddition
Conservation x x    
Restauration x x x x
Réhabilitation x x x x
Reconstruction       x
Redéveloppement       x
Échelles d'intervention
Niveaux d'intervention: Partie 
d'édifice
ÉdificesEnsemblesÉdifices 
& zone protect.
Sites
Conservation x x x x x
Restauration x x x x x
Réhabilitation x x x x x
Reconstruction x x x x x
Redéveloppement x x x x x

 

Niveaux d'intervention

Conservation :

 Maintien des formes et des matériaux existants, et de l'intégrité du site.

Restauration :

 Rétablissement des formes et des matériaux anciens, et de l'intégrité du site.

Réhabilitation :

 Modification d'un bien selon des normes contemporaines, ce qui peut entraîner une adaptation du bien à un nouvel usage.

Reconstruction :

 Reconstitution des biens disparus ou irréversiblement détériorés.

Redéveloppement :

 Insertion de structures ou d'additions contemporaines compatibles avec le site.




Activités

Entretien :

- Activité constante pour assurer la longévité du bien sans intervenir de façon irréversible ou dommageable.

Stabilisation :

- Activité périodique destinée à stopper la détérioration et à équilibrer les formes et les matériaux existants avec un minimum de modifications.

Enlèvement :

- Activité périodique qui modifie le bien par le retranchement de surfaces, de couches, de volumes ou d'éléments.

Addition :

 Activité périodique qui modifie le bien par l'addition de nouveaux matériaux.

 

C. Principes

Le respect de la structure est essentiel aux activités de protection et de mise en valeur.

Le processus de protection et de mise en valeur doit tenir compte de toutes les personnes intéressées et faire appel à tous les domaines d'expertise susceptibles de contribuer à l'étude et à la sauvegarde d'un bien.

Les mesures appuyant la protection et la mise en valeur de l'environnement bâti lors d'interventions effectuées aux échelles, niveaux et activités décrits plus haut, exigent l'adhésion aux principes suivants:

Protection : 
La protection peut nécessiter la stabilisation; elle doit comprendre un programme d'entretien constant.

Valeur des artefacts : 
Les sites de grande importance culturelle doivent être considérés avant tout comme des artefacts et doivent être protégés en tant que monuments historiques fragiles et complexes.

Sites : 
Tout élément de l'environnement bâti est indissociable de l'histoire dont il témoigne et du site où il se trouve. Par conséquent, toute intervention doit s'adresser à l'ensemble autant qu'aux parties.

Déménagement : 
Le déménagement et le démembrement d'un bien ne doivent être effectués qu'en dernier ressort, si aucun autre moyen ne peut en assurer la protection.

Mise en valeur : 
Le retranchement ou l'addition d'éléments caractérisent les mesures qui appuient la mise en valeur d'un bien culturel.

Utilisation : 
Le bien doit être utilisé pour les fins auxquelles il a été originellement destiné. Si cela s'avère impossible, des efforts doivent être faits pour trouver des fonctions compatibles exigeant un minimum de modifications. Lorsqu'une nouvelle utilisation est envisagée, il faut d'abord respecter le plan original de circulation et de distribution des espaces.

Additions : 
Les nouveaux besoins ou les nouvelles utilisations peuvent exiger l'emploi de nouveaux volumes, matériaux ou finis. Ils doivent également refléter les idées contemporaines tout en respectant et en mettant en valeur l'esprit du bien original.

Climatisation : 
Les systèmes d'isolation, de climatisation et autres services doivent être améliorés de façon à respecter l'harmonie existante et traditionnelle du bien, sans toutefois engendrer des processus de détérioration.

D. Pratique

Documentation :

Plus un bien est compris et interprété, plus il est protégé et mis en valeur.

Pour bien comprendre et interpréter un site, il faut rechercher toutes les qualités qui donnent à un bien son importance. Cette activité doit précéder les travaux sur le chantier.

La documentation et les relevés doivent faire partie des travaux de chantier.

Conjecture :

Les activités qui nécessitent le rétablissement ou la reconstitution de formes anciennes doivent se limiter aux formes qui peuvent être exécutées sans conjecture.

Distinction :

Une inspection minutieuse ou un oeil averti doit pouvoir distinguer les nouveaux travaux, mais ceux-ci ne doivent pas altérer l'intégrité esthétique ou la cohérence de l'ensemble.

Matériaux et techniques :

Les matériaux et les techniques utilisées doivent respecter les pratiques traditionnelles, à moins qu'il ait été prouvé scientifiquement que les substituts modernes sont plus avantageux.

Patine :

La patine fait partie de l'intégrité historique d'un bien, et sa destruction ne doit être admise que lorsqu'elle est essentielle à la protection des constituants. Il faut éviter de créer un patine artificielle.

Réversibilité :

Il est toujours préférable d'utiliser des techniques réversibles pour permettre un plus grand choix de développements futurs ou de corrections en cas de problèmes imprévus, ou lorsque l'intégrité du bien risque d'être affectée.

Intégrité :

L'intégrité structurale et technologique du bien doit être respectée et nécessite de l'attention tant au niveau de l'exécution qu'au niveau de l'apparence.

Charte de conservation du patrimoine québecois (La déclaration de Deschambault) - 1982

La déclaration de Deschambault

CHARTE DE CONSERVATION DU PATRIMOINE QUÉBÉCOIS
Déclaration de Deschambault

Élaborée par le Conseil des monuments et sites du Québec,
comité francophone d'ICOMOS Canada, avril 1982

1. LE POURQUOI DE LA CHARTE

Depuis l'après-guerre, divers courants d'idées se sont répandus à travers le monde, ajustant le mode de vie au nouveau contexte socio-économique et critiquant les conséquences de l'industrialisation, de l'urbanisation massive, du progrès à tout prix, de la société de consommation. Extrémistes ou modérées, ces idéologies ont contribué à la prise de conscience de certaines valeurs humaines qu'il fallait conserver, dont les vestiges architecturaux, artistiques ou, tout simplement matériels que nous ont laissés nos prédécesseurs.

Dans le but de réglementer ou de provoquer les interventions de sauvegarde, des experts venus de nombreux pays ont signé, en 1964, la charte internationale de Venise, énonçant les principes de base de la conservation. Puis ce fut à Amsterdam à Nairobi que l'on a continué l'oeuvre entreprise, en ajoutant d'autres postulats, dans une volonté accrue non seulement de transmettre le patrimoine bâti, mais encore d'en élargir le concept. On voulait désormais assurer la conservation de tous les aspects du patrimoine.

Ce mouvement touche le Québec plus particulièrement à partir de 1960. Le gouvernement se dote d'abord d'un ministère des Affaires culturelles, ce qui permet, en 1972, l'adoption de la loi sur les biens culturels; notre patrimoine prend alors une valeur légale. Mais la collectivité n'avait pas attendu cette loi pour s'organiser en groupes à structures diverses, tous prêts à s'impliquer dans la sauvegarde de leur environnement et de leur culture, ainsi qu'à sensibiliser stratégiquement les différents paliers gouvernementaux.

Cet engagement, individuel ou collectif, se concrétise par des réalisations dans les domaines de la conservation, de l'animation et de la mise en valeur. Qu'il s'agisse de programmes municipaux, provinciaux ou fédéraux, de projets d'envergures ou d'actions plus modestes, la population s'intéresse à son patrimoine et s'attache à le faire renaître.

Pour faire suite à ces efforts, le Conseil des monuments et sites du Québec présente une charte proposée à la fois comme un guide d'orientation, un outil de référence, un recours et, surtout, comme une éthique à adopter face au patrimoine. Tirant parti des expériences antérieures et des courants de pensée internationaux, elle énonce néanmoins des principes de conservation et de mise en valeur que peuvent appliquer tous les individus et les organismes préoccupés par la protection du patrimoine québécois, que ce soit sous son aspect naturel, culturel ou historique. Cette charte, particulière au Québec, définit d'abord le caractère propre de notre patrimoine en tentant d'en identifier la personnalité culturelle. En second lieu, elle veut susciter la réflexion avant l'intervention et proposer un cadre d'action incitatif, positif et objectif qui respectera la problématique québécoise de même que les doctrines contemporaines de mise en valeur.

2. LE CONTEXTE CULTUREL QUÉBÉCOIS

Il en va du Québec comme des autres nations; la spécificité de sa culture découle de son histoire, laquelle se déroule dans un milieu particulier. Ce dernier possède comme caractéristiques principales la rudesse du climat, l'étendue du territoire, la jeunesse de l'établissement euro-américain, le fait français, le catholicisme et le modèle de l'implantation humaine.

D'abord colonie successivement française et britannique, arrachée aux mains des Amérindiens, puis état confédéré, le Québec a vécu une histoire politique marquée par la lutte pour la survivance en Amérique du Nord de ses racines françaises et catholiques, au sein d'une population majoritairement anglophone.

Sur le plan social, cependant, notre culture fut façonnée par divers apports. En effet, à l'amalgame des trois ethnies qui se sont disputées le territoire, s'est ajoutée, au fil du temps, une immigration, parfois ponctuelle comme celle des loyalistes ou des irlandais, parfois plus continue comme celle des italiens ou des chinois. Ce phénomène a, peu à peu, changé la physionomie et la mentalité de la population.

Par delà ce mélange de traits culturels, certains modes internationalement répandus ont marqué le patrimoine matériel. L'influence victorienne fut certes la plus importante, mais l'art nouveau, l'ère des gratte-ciel, et bien d'autres vogues, liées à l'esthétique ou à la technologie, ont aussi laissé leurs traces.

L'économie, moteur des sociétés, a probablement le plus contribué à la répartition de la population. Dès le début, la traite des fourrures a priviligié certains sites où se sont concentrées des communautés plus ou moins denses. L'agriculture s'est développée dans le cadre du lotissement seigneurial ou du "township" anglais. L'exploitation forestière et minière a drainé vers le nord de nombreux éléments de la société. Enfin, facteur primordial, la croissance spectaculaire des Etats-Unis s'est répercutée sur notre modèle économique et notre mode de vie: urbanisation massive, taux élevé de consommation, implantation de grands centres industriels, développement de moyens de transport des ressources, naturelles, énergétiques et humaines.

Bon nombre d'autres facteurs ont aussi modelé notre image. La prépondérance du catholicisme a provoqué un foisonnement d'églises et de couvents, de même qu'une orientation vers l'art sacré. Le rude climat a commandé des adaptations à tous les généralement suivi le tracé du bassin hydrographique.

Il serait inutile de présenter ici une liste exhaustive de toutes les données géographiques, sociales, historiques et économiques qui ont tissé la trame de notre culture. Mais de ce bouillon d'idées, d'us et de coutumes, frémissant dans un contexte géographique particulier, sont issus des traditions, un folklore, une mentalité, des façons de faire, une architecture, une structure sociale, somme toute, un art de vivre proprement québécois. Si les éléments qui le composent n'ont pas tous été intégrés au même degré, ni de la même façon, on ne peut cependant douter de leur importance. Ils constituent notre patrimoine qui, fort de ses antécédents, poursuit à travers les générations actuelles sa dynamique qu'on ne peut se permettre de couper de ses racines.

3. LA SITUATION ACTUELLE

Si nous avons éprouvé le besoin de diffuser la présente charte, c'est que trop souvent le patrimoine est menacé, si ce n'est oublié ou détruit. Ce problème n'est pas nécessairement particulier au Québec, cependant. En effet, la modernisation et la recherche d'un nouveau mode de vie mettent sans cesse le patrimoine en péril. Voilà, parait-il, le prix du progrès!

Chez nous, l'éloignement des zones de peuplement, l'amplitude du territoire et, par conséquent, un développement plus ou moins intégré sont autant de facteurs défavorables à la conservation. La vigilance, la concertation et la mobilisation des effectifs se doivent d'être d'autant plus renforcées.

Le climat se révèle aussi un ennemi parfois dangereux pour l'architecture ou les vestiges anciens. Ici, le gel, surtout combiné au dégel, affecte grandement les bâtiments. Les interventions se doivent donc d'être effectuées rapidement et selon les techniques adéquates.

Enfin, un danger moins facilement perceptible, mais très réel, guette le patrimoine euro-américain. Etant donné sa jeunesse, sa concentration dans le temps, il serait inopportun d'attribuer une valeur relative à ses diverses composantes par le seul classement chronologique, de faire passer, par exemple, les vestiges du XVIIIe siècle avant ceux du XIXe siècle. Certes, l'ancienneté est généralement synonyme de rareté, mais il faut juger avec nuance.

DEFINITIONS DU PATRIMOINE ET DE LA CONSERVATION

Le patrimoine: "L'ensemble des créations et des produits conjugués de la nature et de l'homme, qui constituent le cadre de notre existence dans le temps et dans l'espace.

Une réalité, une propriété à dimension collective et une richesse transmissible qui favorisent une reconnaissance et une appartenance." (Association québécoise d'interprétation du patrimoine. Comité de terminologie, juillet 1980).

La notion de patrimoine proposée ici veut couvrir beaucoup plus que les édifices construits dans un passé plus ou moins lointain. Temporellement d'abord, le patrimoine n'a pas de limite ni vers le passé, ni vers l'avenir. Nous utilisons le patrimoine d'hier et bâtissons celui de demain, la culture étant essentiellement dynamique, sans cesse renouvelée et enrichie.

Quant au contenu du patrimoine, nous le voyons comme un ensemble plus global, divisible en trois groupes: la culture matérielle (biens culturels), le milieu géographique, et le milieu humain. Les biens culturels sont mieux connus puisque définis par une loi. Mais il faut se souvenir qu'ils comprennent, outre l'architecture académique et vernaculaire, tous les autres témoins matériels, tels les objets archéologiques et ethnographiques, l'iconographie, les archives écrites, le mobilier, les objets d'art, bref, le cadre matériel qui nous entoure. Le milieu géographique, c'est la nature telle qu'elle se présente sur notre territoire, dans ses régions cötières, montagneuses et de plaines. Nous insistons surtout sur les paysages et les sites naturels qui revêtent un caractère original, esthétique et/ou panoramique. Enfin, les gens dans leur environnement, vivant leurs us particuliers, se souvenant d'un folklore, adaptant leur mode de vie, constituent une richesse humaine et sociale qui demande aussi protection.

Cette notion élargie du patrimoine englobe donc tous les éléments de notre civilisation considérés non seulement un à un, mais au sein d'ensemble historiques culturels, traditionnels ou, plus simplement, représentatifs de l'adaptation de l'homme à son milieu. Elle inclut ainsi la notion du paysage culturel, témoin des relations du milieu construit avec le milieu naturel.

En ce qui concerne la conservation, elle s'entend comme l'ensemble des études, des expertises et des interventions physiques qui visent à préserver tout élément du patrimoine dans le meilleur état possible, soit en l'entretenant correctement, en le consolidant, en le réparant, en le mettant à l'abri, en lui restituant sa condition originale, dans le but d'éviter sa détérioration et, au pire, sa destruction.


Article I

LE CITOYEN DU QUÉBEC EST LE PREMIER PROTECTEUR DU PATRIMOINE

Article I-A 
C'est d'abord en tant qu'individu que le citoyen du Québec est responsable de la protection de son patrimoine. Il doit tout mettre en oeuvre pour en comprendre la valeur, s'efforcer d'en saisir toute la signification, et participer à sa préservation.

Article I-B 
Cette responsabilité individuelle doit aussi se manifester dans toute décision collective, prise par les élus et


Article II

LE PATRIMOINE EST UNE RICHESSE COLLECTIVE, RARE ET NON RENOUVELABLE

Article II-A 
Il doit être préservé, épargné, mis en valeur pour le bénéfice des générations actuelles et futures; c'est une richesse dont nous ne sommes pas les propriétaires, mais uniquement les transitaires, qu'il faut utiliser et préserver.

Article II-B 
L'ensemble des lois, des règlements, des mécanismes fiscaux, financiers et administratifs doivent favoriser la conservation et la mise en valeur du patrimoine, et ce dès le palier municipal, premier représentant légal de la collectivité.

Article II-C 
Le patrimoine doit rester la propriété des québécois. La relation d'appartenance entre le bien culturel et son lieu d'origine doit être respectée.

Article II-D 
Le patrimoine doit être conservé, mis en valeur et transmis aux générations futures, avec le plus grand souci possible d'authenticité. Lorsqu'il n'en reste que certains éléments, ceux-ci doivent être traités comme des ensembles intégraux. Les interventions doivent être lisibles et réversibles.


Article III

LA CONNAISSANCE DU PATRIMOINE EST UN PRÉREQUIS ESSENTIEL A LA CONSERVATION

Article III-A 
On doit se doter de tous les moyens adéquats d'acquérir cette connaissance, notamment par des inventaires à jour et des expertises plus spécialisées préalables à toute intervention.


Article IV

LE PATRIMOINE DOIT FAIRE L'OBJET D'UNE RECONNAISSANCE PUBLIQUE ET SYSTÉMATIQUE

Article IV-A 
Son importance culturelle, historique, naturelle, sociale et esthétique, dans le cadre national, régional et local, doit être évaluée par des équipes interdisciplinaires.

Article IV-B 
On doit respecter, les apports significatifs de toutes les époques.


Article V

LA CONSERVATION DU PATRIMOINE COMMANDE SON ENTRETIEN, SA PROTECTION ET SA MISE EN VALEUR

Article V-A 
L'entretien permanent demeure la première mesure de protection.

Article V-B 
La mise en valeur d'un bien culturel est accessible, utile et, au besoin, le réintègre dans la vie quotidienne.

Article V-C 
Toute intervention doit être pensée en fonction de conserver le plus possible et d'éviter l'hypothétique.

Article V-D 
La mise en valeur doit être suivie de la diffusion de connaissances pratiques, essentielles à la transmission d'un bien et à la pérennité de sa protection.


Article VI

LE PATRIMOINE DOIT AVOIR LA PRIMAUTÉ PARTOUT

Article VI-A 
Les législations concernant le patrimoine doivent avoir préséance.

Article VI-B 
Les principes de protection et de mise en valeur doivent être primordiaux dans tout schéma d'aménagement.

Article VI-C 
Un bâtiment ou un ensemble de bâtiments ou de paysages dont la valeur a été reconnue doit primer sur le reste de son environnement. Par conséquent, il est un facteur déterminant lors de la modification de cet environnement; on doit donc voir à son adaptation, son intégration et son respect.

Article VI-D 
Les adjonctions contemporaines, oeuvres de création, doivent s'intégrer et s'harmoniser au contexte environnant par la tonalité, la texture, les proportions, les jeux des pleins et vides, la composition générale.

Il importe de rappeler qu'il est indispensable de procéder à une analyse archéologique des terrains qui doivent recevoir de nouvelles constructions de façon à dégager les vestiges des états précédents, du lieu, et, le cas échéant, d'en étudier la conservation in situ.


Article VII

LA PUBLIC A LE DROIT LÉGITIME DE PARTICIPER A TOUTE DÉCISION CONCERNANT DES INTERVENTIONS SUR LE PATRIMOINE.

Article VII-A 
En tout temps, les éventuels intervenants ont la responsabilité de diffuser de l'information sur le patrimoine, de mettre en place des mécanismes assurant la circulation des idées de favosiser la participation et de promouvoir la conservation du patrimoine.

Article VII-B 
Lorsque le patrimoine est touché par une action précise, il en va de la responsabilité de l'intervenant de consulter le citoyen et de l'informer sur la portée de son intervention.

Les documents relatifs aux interventions doivent être mis à la disposition du public et être présentés de façon intelligible pour les non-spécialistes. De plus, les promoteurs de ces consultation afin de recueillir l'opinion du public; il s'agira notamment d'audiences publiques, de séances d'information et d'expositions.


Article VIII

LA RÉANIMATION DU PATRIMOINE DOIT ETRE COMPATIBLE AVEC LE MAINTIEN VOIRE L'AMÉLIORATION DE SON IDENTITÉ, DE SON INTÉGRITÉ ET DES SES VALEURS CULTURELLES PROPRES

Article VIII-A 
L'utilisation du patrimoine doit correspondre au maintien ou à l'introduction d'une fonction utile à la société, compatible avec la structure et la nature des bâtiments, des espaces et des sites qui la composent. L'utilisation du patrimoine exige le respect de son intégration aux activités économiques et sociales du milieu.

Article VIII-B 
On doit favoriser l'utilisation du patrimoine de façon continue, sans interruption d'occupation.

Article VIII-C 
Les caractéristiques importantes du patrimoine doivent être conservées lors du choix d'une nouvelle utilisation.

Les changements apportés devront être en tout temps réversibles.

Article VIII-D 
Le choix d'une nouvelle fonction doit prévenir l'utilisation excessive et la détéoriation qui en résulterait.


Article IX

LES RÉSIDENTS PERMETTENT AU PATRIMOINE DE CONSERVER SON DYNAMISME ET SON CARACTERE FONCTIONNEL: ILS EN SONT UNE PARTIE INHÉRENTE QUI CONTRIBUE A SA PROTECTION ET A SON ANIMATION

Article IX-A 
La vie qu'il faut conserver ou réintroduire est la vie de tous les jours, et non la vie artificielle d'un musée ou d'un lieu de grand tourisme. La préférence devrait être accordée aux occupations traditionnelles. Il faudrait en tout état de cause respecter les besoins et les aspirations légitimes des habitants, même si cela impose des utilisations différentes des usages d'origine.

Article IX-B 
En d'autres mots, il faut favoriser le respect des droits acquis par la population en place. La fonction de logement devrait avoir préséance sur toute autre utilisation et être considérée prioritairement.

Article IX-C 
Il faut conserver et rehausser la qualité de la vie du milieu dans lequel s'inscrit le monument, le paysage, le vestige ou l'ensemble.


Article X

LES INSTITUTIONS D'ENSEIGNEMENT DOIVENT PROMOUVOIR LE PRINCIPE SELON LEQUEL CHACUN DOIT ASSURER SES RESPONSABILITÉS VIS-A-VIS LA CONSERVATION DU PATRIMOINE

Article X-A 
Connaissance du patrimoine dans le but d'une prise de conscience quant à la valeur et la nécessité de sa conservation.

Article X-B 
Le système d'enseignement doit assurer la transmission des traditions afin d'encourager la formation, d'artisans, de techniciens et de professionnels aptes à travailler à la sauvegarde du patrimoine.

Article X-C 
L'éducation en matière de patrimoine est aussi la responsabilité des autres instances éducatives (famille, presse écrite, presse parlée, etc.), notamment dans le cas des praticiens et des spécialistes qui doivent se donner comme but de participer au mouvement de sensibilisation au moyen de la communication de leurs connaissances.

 

La Déclaration de Stockholm (Déclaration de l'ICOMOS à l'occasion du 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme) (1998)

Réuni à Stockholm en 1998, l'ICOMOS souhaite souligner l'importance de la Déclaration universelle des droits de l'Homme dont on célèbre le 50e anniversaire et qui reconnaît tout particulièrement le droit de toute personne à prendre part librement à la vie culturelle de la communauté.

Outre l'importance des lois et conventions propres au patrimoine culturel et à sa conservation, l'ICOMOS affirme que le droit au patrimoine culturel fait partie intégrante des droits de l'homme considérant le caractère irremplaçable de cet héritage tangible et intangible et les menaces dont il est l'objet dans un monde en perpétuelle mutation. Ce droit engendre des responsabilités pour les individus et les sociétés comme pour les institutions et les états. Le protéger aujourd'hui, c'est préserver le droit des générations futures.
Le droit au respect du témoignage authentique que forme le patrimoine culturel comme expression de son identité culturelle au sein de la grande famille humaine;

Le droit à une meilleure connaissance de son patrimoine et de celui des autres;

Le droit au bon usage du patrimoine;

Le droit de participer aux décisions concernant le patrimoine et les valeurs culturelles dont il est porteur;

Le droit de s'associer pour la défense et pour la valorisation du patrimoine culturel.

L'ICOMOS considère qu'il est essentiel de respecter ces droits afin de préserver et enrichir la diversité culturelle du monde.

Ces droits supposent de connaître, apprécier et entretenir le patrimoine. Ils demandent qu'on améliore et respecte le cadre d'action. Ils exigent des stratégies de développement et un partenariat équitable entre la collectivité, le secteur privé et les individus pour harmoniser les intérêts concernant le patrimoine et concilier Préservation et Développement. Ils appellent à la coopération internationale dans le cadre des conventions, législations et autres mesures, et surtout, dans l'esprit qui les anime.

Ce sont là des responsabilités que tous, individuellement ou collectivement, doivent partager comme nous partageons la richesse de la mémoire, dans la recherche d'un développement durable au service de l'Homme.

À Stockholm, le 11 septembre 1998

Principes pour l'établissement d'archives documentaires des monuments, des ensembles architecturaux et des sites (1996)

(Texte ratifié par la 11e Assemblée Générale de l'ICOMOS, à Sofia, Bulgarie, du 5 au 9 octobre 1996)

Considérant que le patrimoine culturel est une expression exceptionnelle de l’oeuvre de l’Homme, et considérant que ce patrimoine culturel est sans cesse menacé, et considérant que la constitution d’archives documentaires est l’un des principaux moyens pour définir le sens et permettre la compréhension, l’identification et la reconnaissance des valeurs du patrimoine culturel, et considérant que la responsabilité de la conservation et de la protection de ce patrimoine culturel incombe non seule-ment aux propriétaires de celui-ci, mais également aux spécialistes de la conservation, aux professionnels, aux responsables politiques et administratifs intervenant à tous les niveaux des pouvoirs publics, ainsi qu’au public, et considérant l’article 16 de la Charte de Venise, il est essentiel que les organismes et les particuliers compétents participent à l’enregistrement des caractéristiques du patrimoine culturel.

L’objet de ce document est donc d’expliquer les motifs principaux, les responsabilités, les principes d’organisation, le contenu, les principes de classement et de répartition de l’enregistrement documentaire du patrimoine culturel.

Définition des termes utilisés dans ce document :

Patrimoine culturel désigne des monuments, des ensembles architecturaux et des sites dotés d’une valeur patri-moniale, constituant l’environnement historique ou bâti.

L’enregistrement documentaire est la collecte des informations qui décrivent la configuration physique, l’état et l’usage des monuments, des ensembles architecturaux et des sites, à des moments précis, et constitue un élément essentiel du processus de leur conservation.

Les archives documentaires des monuments, ensembles architecturaux et sites peuvent inclure des témoignages tant matériels qu’immatériels, et constituent une part de la documentation qui peut contribuer à la compréhension du patrimoine et des valeurs dont celui-ci est porteur.

LES MOTIFS DE L’ENREGISTREMENT DOCUMENTAIRE

1. L’enregistrement documentaire du patrimoine culturel est un acte essentiel, car il permet :

a) de faire progresser la connaissance et la compréhension du patrimoine culturel, de ses valeurs et de son évolution ;

b) de susciter l’intérêt et l’implication de tous pour la préservation du patrimoine grâce à la diffusion des informations enregistrées ;

c) d’assurer une gestion et un contrôle pertinents des travaux ou de toute modification concernant ce patrimoine culturel ;

d) de s’assurer que l’entretien et la préservation du patrimoine respectent ses caractéristiques physiques, ses matériaux, ses modes de construction et sa signification historique et culturelle.

2. L’enregistrement documentaire doit être entrepris à un niveau de précision permettant :

a) de fournir l’information nécessaire pour l’identification, la compréhension, l’interprétation et la présentation du patrimoine, et pour promouvoir l’implication du public en sa faveur ;

b) de fournir un enregistrement permanent de tous les monuments, ensembles architecturaux et sites qui peuvent être détruits ou altérés de quelque manière que ce soit, ou du fait de risques naturels ou des activités humaines ;

c) de fournir l’information aux administrateurs et planificateurs aux niveaux national, régional ou local afin de permettre des politiques et des décisions adéquates dans les domaines de la planification et du contrôle du développement ;

d) de fournir l’information nécessaire pour la détermination d’un usage approprié et durable, et pour définir les mesures efficaces en matière de recherche, de gestion, de programmes de conservation et de travaux de construction.

3. L’enregistrement documentaire du patrimoine culturel doit être considéré comme une priorité et doit être entrepris notamment :

a) à partir des inventaires méthodologiques conduits aux niveaux national, régional ou local ;

b) en tant que partie intégrante de toute activité de recherche et de conservation ;

c) avant, pendant et après toute campagne de réparation, de modification, ou toute autre intervention sur un élément patrimonial, et lorsque des témoins de son histoire sont mis au jour à l’occasion de tels travaux ;

d) en cas de démolition, de destruction, d’abandon ou de déplacement, en totalité ou en partie, ou lorsque le patrimoine est en danger du fait de facteurs extérieurs, humains ou naturels ;

e) à l’occasion ou à la suite d’un événement accidentel qui a porté atteinte au patrimoine culturel ;

f) quand intervient un changement de l’usage, ou de la responsabilité de la gestion ou du contrôle.

RESPONSABILITÉ DE L’ENREGISTREMENT DOCUMENTAIRE

1. L’engagement au niveau national pour conserver le patrimoine requiert un engagement équivalent en faveur du processus d’enregistrement documentaire.

2. La complexité des processus d’enregistrement et d’interprétation requiert des individus avec une technicité, une connaissance et une conscience adéquates à la conduite coordonnée des tâches. Il peut être nécessaire de mettre en place des formations en ce sens.

3. En particulier, le processus d’enregistrement documentaire peut associer en étroite collaboration des intervenants spécialisés : spécialistes en relevés du patrimoine, inspecteurs, conservateurs, architectes, ingénieurs, chercheurs, historiens de l’architecture, archéologues spécialement de la prospection de surface ou de la stratigraphie, et autres conseillers spécialisés.

4. Tous les gestionnaires du patrimoine culturel sont res-ponsables de la réalisation d’un enregistrement documentaire adéquat, de la qualité et de la mise à jour de la documentation.

ORGANISATION DE L’ENREGISTREMENT DOCUMENTAIRE

1. En amont de la constitution de toute nouvelle documentation, il convient de rechercher et d’évaluer toutes les sources existantes.

a ) Les formes de documentation susceptibles de livrer de telles informations sont les fonds de relevés d’architecture, de dessins, de photographies, de rapports et descriptions publiés ou inédits, et tout document concernant les origines ou l’histoire de l’édifice, de l’ensemble architectural ou du site.Il est important de mener cette recherche dans la documentation tant récente qu’ancienne ;

b) La documentation existante doit être recherchée tant dans les archives publiques nationales ou locales, que dans les archives professionnelles, institu-tionnelles ou privées, dans des inventaires et des collections, dans des bibliothèques ou des musées ;

c) La documentation doit être recherchée en consultant les individus et les institutions qui ont possédé, occupé, relevé, construit, conservé ou étudié le monument, l’ensemble architectural ou le site ou qui en possèdent une connaissance particulière.

2. Découlant de cette recherche en amont, le choix de l’étendue appropriée, du niveau et des méthodes d’enregistrement documentaire implique :

a) que les méthodes d’enregistrement et le type de documentation produite soient appropriées à la nature du patrimoine à traiter, à l’utilisation qui sera faite de cette documentation, au contexte culturel, enfin aux moyens financiers ou autres dont on dispose. La limitation de ces moyens peut nécessiter une approche progessive par phases de l’enregistrement documentaire. De telles méthodes peuvent inclure la description et l’analyse écrites, la photographie (aérienne et terrestre), la photographie rectifiée, la photogrammétrie, l’étude géologique, la cartographie, les relevés métrés, les dessins et croquis, les copies ou le recours à d’ autres technologies traditionnelles ou modernes ;

b) que les méthodes d’enregistrement utilisent, dans toute la mesure du possible, des techniques non agressives et ne portent aucune atteinte à l’objet à étudier ;

c) que soient clairement définis un objectif en fonction du domaine étudié, et une méthode d’enregistrement documentaire appropriée ;

d) que les matériaux utilisés pour constituer la documentation définitive résistent durablement à l’archivage.

CONTENU DES ARCHIVES DOCUMENTAIRES

1. Toute documentation doit être identifiée par :

a) le nom de l’édifice, de l’ensemble architectural ou du site ;

b) un numéro de référence unique ;

c) la date d’établissement de la documentation ;

d) le nom de l’organisme responsable de l’enregistrement ;

e) le renvoi à la documentation et aux rapports relatifs à la construction, aux documents photographiques, graphiques, textuels ou bibliographiques, à la documentation concernant l’archéologie et le milieu ambiant.

2. La localisation et l’emprise du monument, de l’ensemble architectural ou du site doivent être indiquées avec précision; elles peuvent être établies par une description, des cartes, des plans ou des photographies aériennes. En secteur rural, les références cartographiques ou une triangulation à partir de points connus peuvent constituer les seules méthodes valables. En secteur urbain, une adresse ou l’indication de la rue peut suffire.

3. Dans la nouvelle documentation doivent être précisées les sources de toute information qui ne ressort pas directement de l’étude du monument, de l’ensemble architectural ou du site.

4. La documentation doit comprendre, selon le cas, tout ou partie des informations suivantes : a) le type, la forme et les dimensions de l’édifice, de l’ensemble architectural ou du site ;

b) les caractéristiques intérieures et extérieures, selon le cas, du monument, de l’ensemble architectural ou du site ;

c) la nature, la qualité, l’intérêt culturel, artistique et scientifique de l’élément patrimonial et de ses diverses parties constituantes, ainsi que l’intérêt culturel, artistique et scientifique :
- des matériaux, parties constituantes, construction, décoration, ornements ou inscriptions,
- des fonctions, équipements et machineries,
- des structures auxiliaires, des jardins, du paysage et des caractéristiques culturelles, topographiques et naturelles du site ;

d) la technologie traditionnelle et moderne et les savoir-faire utilisés dans la construction et l’entretien ;

e) toute indication permettant d’établir la datation de la construction originelle et son évolution ultérieure, le projet initial et son auteur, son propriétaire, son usage et sa décoration ;

f) toute indication permettant d’établir l’histoire de son utilisation, des événements qui lui son liés, des mo-difications de la structure ou du décor, et les effets de contraintes extérieures, humaines ou naturelles ;

g) l’historique de sa gestion, de son entretien et de ses réparations ;

h) des éléments ou échantillons représentatifs des procédés constructifs ou des matériaux locaux ;

i) une étude de l’état actuel de l’élément patrimonial ;

j) une étude de la relation visuelle et fonctionnelle entre le monument et son environnement ;

k) une étude des conflits ou menaces provenant de causes humaines ou naturelles, ou du fait de la pollution ou de l’utilisation des terrains environnants.

5. Selon le but poursuivi dans la constitution de la documentation (cf. supra section 1.2), le niveau du détail requis variera. Des réponses systématiques, même succinctes, apportées aux rubriques énumérées ci-dessus, constitueront dans tous les cas des renseignements précieux sur le plan local pour la bonne gestion de l’urbanisme et de la construction. Toutefois le propriétaire de l’édifice ou du site devra disposer, pour assurer sa conservation, son entretien et sa gestion, d’un dossier plus détaillé.

GESTION ET RÉPARTITION DES ARCHIVES DOCUMENTAIRES

1. L’exemplaire original de cette documentation doit être conservé dans des conditions de sécurité suffisantes pour assurer son intégrité et sa protection contre toute forme de dégradation, conformément aux normes internationales.

2. Un double intégral de cette documentation doit être conservé en sûreté dans un emplacement différent.

3. Des copies de ces archives documentaires doivent être accessibles aux autorités légales, et, dans des conditions appropriées, aux professionnels concernés et au public, à des fins de recherche, de contrôle de l’aménagement et pour tout autre processus administratif et juridique.

4.Les archives documentaires mises à jour devraient être facilement accessibles, si possible sur le site même, pour servir aux recherches sur le patrimoine, à sa gestion, à son entretien et à la réparation des sinistres.

5. Ces archives documentaires devraient répondre à un format standardisé et, dans la mesure du possible, être indexées pour faciliter le traitement et la recherche de l’information aux niveaux local, national et international.

6. L’établissement, la gestion et la répartition des informations enregistrées requierent, partout où cela est possible, le recours réfléchi et approprié à la technologie contemporaine de traitement de l’information.

7. Le lieu de consultation de ces archives documentaires doit être rendu public.

8. Une présentation des principaux résultats de toute collecte documentaire doit être diffusée et publiée selon les modalités appropriées.

The Declaration of San Antonio (1996)

We, the presidents, delegates and members of the ICOMOS National Committees of the Americas, met in San Antonio, Texas, United States of America, from the 27th to the 30th of March, 1996, at the InterAmerican Symposium on Authenticity in the Conservation and Management of the Cultural Heritageto discuss the meaning of authenticity in preservation in the Americas. We did so in response to the call issued by the Secretary General of ICOMOS for regional participation in the international debate on the subject.

A. BACKGROUND
For the past twelve months, members of the ICOMOS National Committees of the Americas have studied, read and discussed the documents produced in 1994 by the meetings of specialists on authenticity in Bergen, Norway, and Nara, Japan, as well as other pertinent documents. In preparation for the assembly in San Antonio, each National Committee prepared and submitted a National Position Paper that summarized the results of its own national or regional findings.

B. CONSIDERATIONS AND ANALYSIS
Having discussed the nature, definition, proofs, and management of authenticity in relation to the architectural, urban, archaeological and cultural landscape heritage of the Americas in an assembly that was open to members of all the ICOMOS National Committees of the Americas and to preservation organizations from the regions, we issue the following summary of our findings and recommendations:

  1. AUTHENTICITY AND IDENTITY
    The authenticity of our cultural heritage is directly related to our cultural identity.The cultures and the heritage of the Americas are distinct from those of other continents because of their unique development and influences. Our languages, our societal structures, our economic means, and our spiritual beliefs vary within our continent, and yet, there are strong common threads that unify the Americas. Among these is our autochthonous heritage, which has not been entirely destroyed in spite of the violence of the Conquest Era and a persistent process of acculturation; the heritage from the European colonizers and the African slavery that together have helped build our nations; and finally, the more recent contribution of European and Asian immigrants who came searching for a dream of freedom and helped to consolidate it. All these groups have contributed to the rich and syncretic pluriculturalism that makes up our dynamic continental identity.

    Because cultural identity is at the core of community and national life, it is the foundation of our cultural heritage and its conservation. Within the cultural diversity of the Americas, groups with separate identities co-exist in the same space and time and at times across space and time, sharing cultural manifestations, but often assigning different values to them. No nation in the Americas has a single national identity; our diversity makes up the sum of our national identities.

    The authenticity of our cultural resources lies in the identification, evaluation and interpretation of their true values as perceived by our ancestors in the past and by ourselves now as an evolving and diverse community. As such, the Americas must recognize the values of the majorities and the minorities without imposing a hierarchical predominance of any one culture and its values over those of others.

    The comprehensive cultural value of our heritage can be understood only through an objective study of history, the material elements inherent in the tangible heritage, and a deep understanding of the intangible traditions associated with the tangible patrimony.

    When taking into account the value of heritage sites as related to cultural identity, the Americas face the global problem of cultural homogenization, which tends to dilute and erase local values in favor of those that are being advanced universally, often as stereotyped illusions with commercial ends. This weakens the role of heritage sites. While we accept the importance of traditional values as an instrument in ethnic and national identity, we reject their use to promote exacerbated nationalism and other conflicting attitudes that would lead our continent away from mutual respect and a permanent peace.

  2. AUTHENTICITY AND HISTORY
    An understanding of the history and significance of a site over time are crucial elements in the identification of its authenticity. The understanding of the authenticity of a heritage site depends on a comprehensive assessment of the significance of the site by those who are associated with it or who claim it as part of their history. For this reason, it is important to understand the origins and evolution of the site as well as the values associated with it. Variations in the meaning and values of a site may at times be in conflict, and while that conflict needs to be mediated, it may, in fact, enrich the value of the heritage site by being the point of convergence of the values of various groups. The history of a site should not be manipulated to enhance the dominant values of certain groups over those of others.
  3. AUTHENTICITY AND MATERIALS
    The material fabric of a cultural site can be a principal component of its authenticity. As emphasized in Article 9 of the Venice Charter, the presence of ancient and original elements is part of the basic nature of a heritage site. The Charter also indicates that the material elements of our tangible cultural heritage are bearers of important information about our past and our identity. Those messages include information about a site's original creation as well as the layered messages that resulted from the interaction between the resource and new and diverse cultural circumstances. For these reasons, those materials and their setting need to be identified, evaluated and protected. In the case of cultural landscapes, the importance of material fabric must be weighed along with the immaterial distinctive character and components of the site.

    Over time, heritage sites have come to possess a testimonial value -- which may be aesthetic, historic or otherwise -- that is readily evident to most of society. In addition to the testimonial value, there are less evident documentary values that require an understanding of the historic fabric in order to identify their meaning and their message. Since the documentary value responds to evolving questions posed by the community over time, it is important that the material evidence, defined in terms of design, materials, manufacture, location, and context be preserved in order to retain its ability to continue to manifest and convey those concealed values to present and future generations.

    The degree to which documented missing elements are replaced as part of restoration treatments varies within the Americas in accordance to the cultural characteristics of each country. Some national policies indicate that what is lost can only be part of our memory and not of our heritage. Elsewhere, policies encourage the replacement of fully documented elements in facsimile form in order to re-establish the site's full significance. Nevertheless, we emphasize that only the historic fabric is authentic, and interpretations achieved through restoration are not; they can only authentically represent the meaning of a site as understood in a given moment. Furthermore, we universally reject the reliance on conjecture or hypotheses for restoration.

    Apart from the above, there are important sectors of our patrimony that are built of perishable materials that require periodic replacement in accordance with traditional crafts to ensure continued use. Similarly, there are heritage sites built of durable materials but that are subject to damage caused by periodic natural catastrophes, such as earthquakes, floods and hurricanes. In these cases, we also assert the validity of using traditional techniques for their repair, especially when those techniques are still in use in the region, or when more sophisticated approaches would be economically prohibitive.

    We recognize that in certain types of heritage sites, such as cultural landscapes, the conservation of overall character and traditions, such as patterns, forms and spiritual value, may be more important than the conservation of the physical features of the site, and as such, may take precedence. Therefore, authenticity is a concept much larger that material integrity and the two concepts must not be assumed to be equivalent or consubstantial.

  4. AUTHENTICITY AND SOCIAL VALUE
    Beyond the material evidence, heritage sites can carry a deep spiritual message that sustains communal life, linking it to the ancestral past. This spiritual meaning is manifested through customs and traditions such as settlement patterns, land use practices, and religious beliefs. The role of these intangibles is an inherent part of the cultural heritage, and as such, their link to the meaning of the tangible elements of the sites must be carefully identified, evaluated, protected and interpreted.

    The goal of preserving memory and its cultural manifestations must be approached by aiming to enrich human spirituality, beyond the material aspect. Historic research and surveys of the physical fabric are not enough to identify the full significance of a heritage site, since only the concerned communities that have a stake in the site can contribute to the understanding and expression of the deeper values of the site as an anchor to their cultural identity.

    In cultural landscapes, including urban areas, the process of identifying and protecting social value is complex because so many separate interest groups may be involved. In some cases, this situation is further complicated because the traditional indigenous groups that once protected and developed the sites are now adopting new and at times conflicting values that spring from the market economy, and from their desire for more social and economic integration in the national life. We recognize that sustainable development may be a necessity for those who inhabit cultural landscapes, and that a process for mediation must be developed to address the dynamic nature of these sites so that all values may be properly taken into account. We also recognize that in some cases, there may be a hierarchy of values that is related to the stake of some groups in a site.

  5. AUTHENTICITY IN DYNAMIC AND STATIC SITES
    The heritage of the Americas includes dynamic cultural sites that continue to be actively used by society, as well as static sites such as archaeological sites no longer used by the descendants of their builders. These two types of sites have differing natures; and their conservation needs, the determination of their authenticity, and their interpretation vary according to their character.

    Dynamic cultural sites, such as historic cities and landscapes, may be considered to be the product of many authors over a long period of time whose process of creation often continues today. This constant adaptation to human need can actively contribute to maintaining the continuum among the past, present and future life of our communities. Through them our traditions are maintained as they evolve to respond to the needs of society. This evolution is normal and forms an intrinsic part of our heritage. Some physical changes associated with maintaining the traditional patterns of communal use of the heritage site do not necessarily diminish it's significance and may actually enhance it. Therefore, such material changes may be acceptable as part of on-going evolution.

    Static cultural sites include those valued as the concluded work of a single author or group of authors and whose original or early message has not been transformed. They are appreciated for their aesthetic value, or for their significance in commemorating persons and events important in the history of the community, the nation, or the world. In these sites, which are often recognized as monumental structures, the physical fabric requires the highest level of conservation in order to limit alterations to their character.

    Another type of site that may be static is the archaeological site whose active communal and social purpose have faded or even ceased. For a variety of reasons, the descendants of the original creators and traditional inhabitants have lost their direct link to the physical fabric of the site, thereby also weakening their ability to perceive and interpret the site's meaning and value. Because the pre-European cultures of the Americas lacked writing, the most direct link to that past lies in the material evidence of the archaeological sites, with the added complication that the information that they offer is incomplete and at times random. The authenticity of archaeological sites is non-renewable. It resides in its material elements and their context, that is, the relationship of the structures and objects among themselves and with the physical surroundings. Authenticity can be destroyed when the context of the site is not properly documented, when layers are eliminated to reach deeper ones, when total excavation is undertaken and when the findings are not rigorously and broadly disseminated. For these reasons, witnesses of the original stratigraphy must be maintained so that future generations may analyze them with more sophisticated techniques than those in existence today.

    Only through study, publication and research of the physical evidence can these sites and their objects once again manifest their values and re-establish their links to our present cultural identity. However, the interpretation of the sites can authentically reflect only fluctuating interests and values, and in itself, interpretation is not inherently authentic, only honest and objective. For these reasons, the intactness of the physical evidence in its entirety demands the most thorough documentation, protection and conservation so that objectivity of interpretation may respond to new information derived from that fabric.

    Regardless of the type of site, contemporary treatments must rescue the character of all cultural resources without transforming their essence and balance. New elements must be harmonious with the character of the whole.

  6. AUTHENTICITY AND STEWARDSHIP
    The heritage of the Americas is characterized by very heterogeneous patterns of ownership and stewardship. While many sites are properly protected by their stewards, at times some sites are under the jurisdiction of local authorities that lack the ability to determine properly the comprehensive value of the sites or the appropriate treatments for their conservation. Other times, the original inhabitants who created and cared for a cultural site have been replaced by new populations that have little or no cultural affinity for the site and place little or no value in it, leading to its abandonment and decay. This situation urgently demands that the proper national and local authorities and the present owners, stewards and inhabitants be made fully aware of the value that other majority and minority sectors of the population may have for the site. Both the communities and the constituted authorities must be provided the means for the correct knowledge and evaluation of the heritage, its protection and conservation, and the promotion of its artistic and spiritual enjoyment, as well as its educational use.
  7. AUTHENTICITY AND ECONOMICS
    The authenticity of heritage sites lies intrinsically in their physical fabric, and extrinsically on the values assigned to them by those communities who have a stake in them. Tourists constitute one of those groups that values the site and has an interest in its meaning and conservation.

    Since cultural tourism is often a substantial source of revenue for local and national economies, its development is acceptable, as originally formulated in the Norms of Quito. Nevertheless, the limited values that tourists may place on a site and the economic concerns for tourism revenue cannot be allowed to be the overriding criterion in a site's conservation and interpretation. This is especially true when the authenticity of fabric and its context, and of the site's broader values and message are altered, diminished, or threatened.

    In the Americas, the authenticity of many archaeological sites has been compromised through reconstructions. In spite of their educational value, reconstructions aimed to promote tourism reduce the authenticity of such sites by involving new hands, new materials and new criteria, and by altering the appearance of the site.

    Furthermore, within the framework of economic development, the problem of permanently poor populations remains a critical factor in the urban cores of many historic cities of the Americas. Bringing about an awareness of the cultural value of the urban heritage on the part of these poor sectors cannot be achieved without a comprehensive approach to solve their marked material and social marginality.

C. RECOMMENDATIONS
Given all of the above considerations, we the Presidents of the ICOMOS National Committees of the Americas hereby offer for discussion at the General Assembly in Sofia the following general recommendations as well as the specific discussion group recommendations that emerged from the extensive discussions held in San Antonio by the participants in the InterAmerican Symposium on Authenticity in the Conservation and Management of the Cultural Heritage. Furthermore, we recognize and commend the Nara Document as a valuable instrument for discussion, but find it incomplete and, therefore, endorse the appended commentaries on the Nara Document based on the needs we have identified relating to the heritage of the Americas:

  1. GENERAL RECOMMENDATIONS:
    1. That our appreciation be conveyed to the members of US/ICOMOS, to the Getty Conservation Institute and the San Antonio Conservation Society for organizing and sponsoring the InterAmerican Symposium on Authenticity, and that the authorities of the City of San Antonio, Texas, be recognized for their hospitality during our meeting and for their accomplishments in preserving the heritage of this beautiful historic city.
    2. That a process be established that will help to define and protect authenticity in the material legacies of our diverse cultural heritage, and that will lead to the recognition of a broad range of significant resources through the comprehensive and specific evaluation of cultural value, the administrative context, and the history of the site. The Burra Charter and its operational guidelines may serve as a model for this process. Such a process should include management mechanisms that will ensure the involvement of all concerned groups. Individual experts representative of a broad range of disciplines and interests, all relevant groups in the process and other interested or affected parties must be included in the management process of determination of significance and treatments in a heritage site.
    3. That further consideration be given to the proofs of authenticity so that indicators may be identified for such a determination in a way that all significant values in the site may be set forth. The following are some examples of indicators:
      1. Reflection of the true value. That is, whether the resource remains in the condition of its creation and reflects all its significant history.
      2. Integrity. That is, whether the site is fragmented; how much is missing, and what are the recent additions.
      3. Context. That is, whether the context and/or the environment correspond to the original or other periods of significance; and whether they enhance or diminish the significance.
      4. Identity. That is, whether the local population identify themselves with the site, and whose identity the site reflects.
      5. Use and function. That is, the traditional patterns of use that have characterized the site.
    4. That given the comprehensive nature of the cultural heritage, the existing principles contained in all pertinent charters and declarations be consolidated as part of the development of a comprehensive approach and guideline to the practice of heritage conservation. These should include the Venice Charter, the 1965 UNESCO Archaeological Guidelines, the Burra Charter, the Declaration of Oaxaca, the Florence Charter, the Washington Charter, the Nara Document, the Charter of Brasilia, this Declaration of San Antonio, etc.
  2. RECOMMENDATIONS OF THE ARCHITECTURE AND URBANISM GROUP
    1. That proper recognition be given to the values inherent in the cultural diversity of our historic urban centers.
    2. That programs be established to develop a greater awareness among the many cultural groups of their multiplicity of values.
    3. That through additional awareness and educational programs, governmental authorities and stewardship groups be made aware of the role of social and cultural values in protecting the authenticity of buildings and sites.
    4. That flexible and open processes for consultation and mediation be instituted at the local level in order to identify communal values and other aspects of cultural significance in historic urban districts.
    5. Since historic urban districts and towns are a type of cultural landscape, that many of the recommendations issued by the Cultural Landscapes Group also be applied to this sector of the heritage.
  3. RECOMMENDATIONS OF THE ARCHAEOLOGICAL SITES GROUP
    1. That more attention be paid to authenticity in archaeological sites on the part of ICOMOS. Perhaps because of the membership composition of ICOMOS, there has not been enough concern for this heritage sector in the Americas.
    2. That more analysis be dedicated to the relationship authenticity might have to such activities as stabilization, consolidation, construction of protective shelters, etc.
    3. That descriptive and accurate documentation be an absolute requirement in all archaeological work. As sites are excavated, they are depleted of information, like books whose pages disappear. Interpretation is not controllable, but the record is. The archaeological record must be truthful and reliable -- in other words, authentic, objective and rigorous.
    4. That all interventions and excavations in archaeological sites always be accompanied by implementation of a conservation and permanent protection plan.
    5. That the authenticity of archaeological evidence be given proper protection when sites are threatened by urban encroachment or by civil works, such as road construction.
    6. That authenticity be protected prior to artificial flooding and the construction of dams through the exhaustive documentation of the area, with appropriate rescue techniques for the archaeological evidence, and followed by the publication of the results.
    7. That if excavated sites are not properly attended to and managed, conservation measures -- such as site re-burial -- must be considered to ensure that some level of authenticity is maintained through the ages.
    8. That a large part of the authenticity of an archaeological site resides in the undisturbed buried archaeological remains of the fill, and as such, should be minimally excavated by archaeologists, only to the extent necessary to determine the significance of the site.
    9. That some archaeological sites are still held to be sacred by the descendants of the creators of the site, and as such, should be minimally disturbed, or not disturbed at all, by archaeologists or development.
  4. RECOMMENDATIONS OF THE CULTURAL LANDSCAPES GROUP
    1. That processes of negotiation be established to mediate among the different interests and values of the many groups who own or live in cultural landscapes.
    2. Since cultural landscapes are complex and dynamic, that the process of determining and protecting authenticity be sufficiently flexible to incorporate this dynamic quality.
    3. That the concept of sustainable development and its relationship to the management of cultural landscapes be defined in order to include economic, social, spiritual and cultural concerns.
    4. That the conservation of cultural landscapes seek a balance between the significant natural and cultural resources.
    5. That the needs and values of the local communities be taken into consideration when the future of cultural landscapes is being determined.
    6. That further work be done on appropriate legislation and governmental planning methodologies to protect the values associated with cultural landscapes.
    7. Since in conserving the authenticity of cultural landscapes the overall character and traditions, such as patterns, forms, land use and spiritual value of the site may take precedence over material and design aspects, that a clear relationship between values and the proof of authenticity be established.
    8. That expert multi-disciplinary assessments become a requirement for the determination of authenticity in cultural landscapes, and that such expert groups include social scientists who can accurately articulate the values of the local communities.
    9. That the authenticity of cultural landscapes be protected prior to major changes in land use and to the construction of large public and private projects, by requiring responsible authorities and financing organizations to undertake environmental impact studies that will lead to the mitigation of negative impacts upon the landscape and the traditional values associated with these sites.
  5. RECOMMENDATIONS REGARDING THE NARA DOCUMENT
    That the attached commentaries on the Nara Document be considered in all international documents and guidelines as a reflection of the definition, proof and protection of the authenticity of the Cultural Heritage of the Americas.

ATTACHMENT TO
THE DECLARATION OF SAN ANTONIO

COMMENTARY ON THE NARA DOCUMENT

Resulting from discussions among the participants in the InterAmerican Symposium on Authenticity in the Conservation and Management of the Cultural Heritage, organized by US/ICOMOS, The Getty Conservation Institute and the San Antonio Conservation Society: San Antonio, Texas, March 27-30, 1996.

First and foremost, the Symposium participants extend their congratulations to the drafting committee of the Nara Document for this important and timely contribution to the field of cultural heritage protection. We also recognize that this Document was discussed and approved by the participants in the Nara Document and that, as such, it is not subject to change. However, because it has been made available to the global conservation community for study and discussion, it is important that its relevance to the cultural heritage of the Americas be analyzed. It is in that spirit that these comments are offered:

INTRODUCTION

The Preface to the Nara Document states,

"The experts considered that an expanded dialogue in different regions of the world and among specialist groups concerned with the diversity of cultural heritage was essential to further refine the concept and application of authenticity as it relates to cultural heritage. Such on-going dialogue will be encouraged by ICOMOS, ICCROM, and the World Heritage Centre, and will be brought to the Committee's attention as appropriate."

In keeping with this recommendation, US/ICOMOS took on the challenge to organize a meeting of presidents, delegates and members of the ICOMOS committees from the Americas to assemble in San Antonio, Texas, to consider the definitions and applicability of authenticity to the conservation and management of heritage in their regions. One of the tasks taken up by the group was a careful review of the articles of the Nara Document, for the purpose of examining whether the American point of view is fully represented in the document.

It was acknowledged by all present that the Nara Document represents considerable diplomatic and substantive work on the part of the individuals involved in its development. The participants in the San Antonio symposium concur with the Nara group that the subject is central to preservation work around the world, and its closer definition and more thorough understanding is of profound and timely importance to the professional community. It was also believed that while the Nara Document is focused on the needs for implementing the World Heritage Convention, by its very nature, the Document will find a broader application. Therefore, some of our comments may address its broader sense. While the Nara Document will certainly find a place in the interpretation of the World Heritage Convention and to the applications of other guidelines, it was felt by the group in San Antonio that several substantive issues that surfaced could usefully be brought forward to ICOMOS in the forum of the ICOMOS General Assembly in Sofia, Bulgaria, in October 1996 and to the World Heritage Committee.

DISCUSSION OF THE DOCUMENT
In general, the group believes that the Nara Document is a good articulate discussion of complex issues, in spite of the difficulty in closely tracking the English and French versions. In several articles [Articles 6, 12, and 13], the English text appears weak in comparison to the French, and the meaning of the two texts does not correspond exactly, making it difficult to determine which meaning reflects the real intention of the authors. The comments on this point were made with the understanding that the document had been produced under challenging time pressures and that some language revisions are still under way.

More specifically, six of the articles were seen to present opportunities for further discussion within the context of the concerns of the ICOMOS National Committees of the Americas and the nature of our cultural heritage.

ARTICLE 1
The participants at the InterAmerican Symposium believes that in the Americas the concept of participation by the local community and stakeholders needs to be stronger than the text implies in order that they be involved in all processes from the beginning. By identifying the stages for such involvement, the Nara Document excludes the local community, for instance, from the identification process.

ARTICLE 4
The San Antonio group believes that in the Americas, and perhaps elsewhere, the use of the words "nationalism" and "minorities" are inappropriate, for they do not cover the rather common case in this hemisphere where a minority within a nation may be more influential and impose its cultural values over larger, even majority groups, all within a shared national identity.

Also, the concept was advanced that this article omits one important mechanism in the search for cultural identity in the Americas, which is the re-assignation of lost or new values for weakened cultural traditions and heritage, especially those associated with the native American patrimony.

ARTICLE 5
There was discussion in San Antonio as to whether this Article incorporates a very important characteristic of the Americas, which is the close coexistence of vastly differing cultural groups, including, in extreme cases, the close proximity of post-industrial, highly technical societies with nomadic tribes who live in close interaction with the natural environment. It was thought that this coexistence needs to be acknowledged and respected throughout the conservation process.

ARTICLE 8.
Responsibility for cultural heritage and the management of it belongs, in the first place, to the cultural community that generated it, and subsequently to that which cares for it. However, in addition to these responsibilities, adherence to the international charters and conventions developed for conservation of cultural heritage also obliges consideration of the principles and responsibilities flowing from them. Balancing its own requirements with those of other cultural communities is, for each community, highly desirable, provided achieving this balance does not undermine their fundamental cultural values.

The first sentence in this article,

It is important to underline a fundamental principle of UNESCO, to the effect that the cultural heritage of each is the cultural heritage of all.

reflects an important idea within the World Heritage context, but the group felt strongly that in a broader context the wording could easily lead to serious misinterpretation. First, the statement "the cultural heritage of each is the cultural heritage of all"could be used to support the idea that decisions over the heritage of a nation could rightfully be made by outside authorities. Unless the site or monument is on the World Heritage List, this was seen as an inappropriate possibility that undermined sovereignty. Second, at the other extreme, this statement could also be used to support the abdication of responsibility of a nation to care for its heritage when it should.

While the second sentence would appear to address that point, the current wording of the first sentence weakens its strength:

Responsibility for cultural heritage and the management of it belongs, in the first place to the cultural community that has generated it and subsequently, to that which cares for it.

The San Antonio group believes that where the community that created the heritage is still its steward or holds a stake in its survival, it should be responsible for its care. Where the heritage has passed into the common holding of a nation where it stands, the nation must take responsibility. Here again, the problem may lie in the translation.

The last sentence in Article 8,

Balancing their own requirements with those of other cultural communities is for each community highly desirable, provided achieving this balance does not undermine their fundamental cultural values.

is also problematic in its current wording, because the identification of "fundamental cultural values" is not possible or desirable in this context.

ARTICLE 10
It was thought that this text does not fully reflect the concerns of the Americas because it does not directly state that in the understanding of authenticity it is crucial to acknowledge the dynamic nature of cultural values, and that to gain such understanding static and inflexible criteria must be avoided.

ARTICLE 11
The participants believe that this Article lacks needed clarity and emphasis that could have been provided by a reiteration in its last sentence of the definition of what the cultural context constitutes:

a) that which created it; b) that to which it currently belongs; and c) the broader cultural context to the extent possible.

Guidelines for Education and training in the conservation of Monuments, Ensembles and Sites (1993)

The General Assembly of the International Council on Monuments and Sites, ICOMOS, meeting in Colombo, Sri Lanka, at its tenth session from July 30 to August 7, 1993;

Considering the breadth of the heritage encompassed within the concept of monuments, ensembles and sites;

Considering the great variety of actions and treatments required for the conservation of these heritage resources, and the necessity of a common discipline for their guidance;

Recognizing that many different professions need to collaborate within the common discipline of conservation in the process and require proper education and training in order to guarantee good communication and coordinated action in conservation;

Noting the Venice Charter and related ICOMOS doctrine, and the need to provide a reference for the institutions and bodies involved in developing training programmes, and to assist in defining and building up appropriate standards and criteria suitable to meet the specific cultural and technical requirements in each community or region;

Adopts the following guidelines, and Recommends that they be diffused for the information of appropriate institutions, organizations and authorities.

AIM OF THE GUIDELINES

1. The aim of this document is to promote the establishment of standards and guidelines for education and training in the conservation of monuments, groups of buildings ("ensembles") and sites defined as cultural heritage by the World Heritage Convention of 1972. They include historic buildings, historic areas and towns, archaeological sites, and the contents therein, as well as historic and cultural landscapes. Their conservation is now, and will continue to be a matter of urgency.

CONSERVATION

2. Conservation of cultural heritage is now recognized as resting within the general field of environmental and cultural development. Sustainable management strategies for change which respect cultural heritage require the integration of conservation attitudes with contemporary economic and social goals including tourism.

3. The object of conservation is to prolong the life of cultural heritage and, if possible, to clarify the artistic and historical messages therein without the loss of authenticity and meaning. Conservation is a cultural, artistic, technical and craft activity based on humanistic and scientific studies and systematic research. Conservation must respect the cultural context.

EDUCATIONAL AND TRAINING PROGRAMMES AND COURSES

4. There is a need to develop a holistic approach to our heritage on the basis of cultural pluralism and diversity, respected by professionals, craftspersons and administrators. Conservation requires the ability to observe, analyze and synthesize. The conservationist should have a flexible yet pragmatic approach based on cultural consciousness which should penetrate all practical work, proper education and training, sound judgement and a sense of proportion with an understanding of the community's needs. Many professional and craft skills are involved in this interdisciplinary activity.

5. Conservation works should only be entrusted to persons competent in these specialist activities. Education and training for conservation should produce from a range of professionals, conservationists who are able to:

  1. read a monument, ensemble or site and identify its emotional, cultural and use significance;
  2. understand the history and technology of monuments, ensembles or sites in order to define their identity, plan for their conservation, and interpret the results of this research;
  3. understand the setting of a monument, ensemble or site, their contents and surroundings, in relation to other buildings, gardens or landscapes;
  4. find and absorb all available sources of information relevant to the monument, ensemble or site being studied;
  5. understand and analyze the behaviour of monuments, ensembles and sites as complex systems;
  6. diagnose intrinsic and extrinsic causes of decay as a basis for appropriate action;
  7. inspect and make reports intelligible to non-specialist readers of monuments, ensembles or sites, illustrated by graphic means such as sketches and photographs;
  8. know, understand and apply Unesco conventions and recommendations, and ICOMOS and other recognized Charters, regulations and guidelines;
  9. make balanced judgements based on shared ethical principles, and accept responsibility for the long-term welfare of cultural heritage;
  10. recognize when advice must be sought and define the areas of need of study by different specialists, e.g. wall paintings, sculpture and objects of artistic and historical value, and/or studies of materials and systems;
  11. give expert advice on maintenance strategies, management policies and the policy framework for environmental protection and preservation of monuments and their contents, and sites;
  12. document works executed and make same accessible;
  13. work in multi-disciplinary groups using sound methods;
  14. be able to work with inhabitants, administrators and planners to resolve conflicts and to develop conservation strategies appropriate to local needs, abilities and resources;
AIMS OF COURSES

6. There is a need to impart knowledge of conservation attitudes and approaches to all those who may have a direct or indirect impact on cultural property.

7. The practice of conservation is interdisciplinary; it therefore follows that courses should also be multidisciplinary. Professionals, including academics and specialized craftspersons, who have already received their normal qualification will need further training in order to become conservationists; equally those who seek to act competently in historic environment.

8. Conservationists should ensure that all artisans and staff working on a monument, ensemble or site respect its significance.

9. Training in disaster preparedness and in methods of mitigating damage to cultural property, by strengthening and improving fire prevention and other security measures, should be included in courses.

10. Traditional crafts are a valuable cultural resource. Craftspersons, already with high level manual skills, should be further trained for conservation work with instruction in the history of their craft, historic details and practices, and the theory of conservation with the need for documentation. Many historic skills will have to be recorded and revived.

ORGANIZATION OF EDUCATION AND TRAINING

11. Many satisfactory methods of achieving the required education and training are possible. Variations will depend on traditions and legislation, as well as on administrative and economic context of each cultural region. The active exchange of ideas and opinions on new approaches to education and training between national institutes and at international levels should be encouraged. Collaborative network of individuals and institutions is essential to the success of this exchange.

12. Education and sensitization for conservation should begin in schools and continue in universities and beyond. These institutions have an important role in raising visual and cultural awareness - improving ability to read and understand the elements of our cultural heritage - and giving the cultural preparation needed by candidates for specialist education and training. Practical hands-on training in craft work should be encouraged.

13. Courses for continuing professional development can enlarge on the initial education and training of professionals. Long-term, part-time courses are a valuable method for advanced teaching, and useful in major population centres. Short courses can enlarge attitudes, but cannot teach skills or impart profound understanding of conservation. They can help introduce concepts and techniques of conservation in the management of the built and natural environment and the objects within it.

14. Participants in specialist courses should be of a high calibre normally having had appropriate education and training and practical working experience. Specialist courses should be multidisciplinary with core subjects for all participants, and optional subjects to extend capacities and/or to fill the gaps in previous education and training. To complete the education and training of a conservationist an internship is recommended to give practical experience.

15. Every country or regional group should be encouraged to develop at least one comprehensively organized institute giving education and training and specialist courses. It may take decades to establish a fully competent conservation service. Special short-term measures may therefore be required, including the grafting of new initiatives onto existing programmes in order to lead to fully developed new programmes. National, regional and international exchange of teachers, experts and students should be encouraged. Regular evaluation of conservation training programmes by peers is a necessity.

RESOURCES

16. Resources needed for specialist courses may include e.g.:

  1. an adequate number of participants of required level ideally in the range of 15 to 25;
  2. a full-time co-ordinator with sufficient administrative support;
  3. instructors with sound theoretical knowledge and practical experience in conservation and teaching ability;
  4. fully equipped facilities including lecture space with audio-visual equipment, video, etc. studios, laboratories, workshops, seminar rooms, and staff offices;
  5. library and documentation centre providing reference collections, facilities for coordinating research, and access to computerized information networks;
  6. a range of monuments, ensembles and sites within a reasonable radius.

17. Conservation depends upon documentation adequate for understanding of monuments, ensembles or sites and their respective settings. Each country should have an institute for research and archive for recording its cultural heritage and all conservation works related thereto. The course should work within the archive responsibilities identified at the national level.

18. Funding for teaching fees and subsistence may need special arrangements for mid-career participants as they may already have personal responsibilities.

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