Déclaration de l’ICOMOS sur le Mali
02 juillet 2012
Le samedi 30 juin 2012, des informations vérifiées ont confirmé la destruction des mausolées de Sidi Mahmoud, Sidi Moctar et Alpha Moya, trois des 16 mausolées du site de Tombouctou inscrit au Patrimoine mondial au Mali. De nouvelles destructions de mausolées ont étés rapportées dimanche 1er et lundi 2 juillet 2012.
L'ICOMOS est profondément attristé et préoccupé par l’escalade de la situation. Il prend note de la décision adoptée par le Comité du Patrimoine mondial à sa 36ème session à Saint-Pétersbourg, qui stipule qu'il n'y a pas de corrélation entre l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril quelques jours auparavant, à la demande de l'État Partie du Mali, et cette destruction actuelle d’une partie d'un bien du Patrimoine mondial.
L'ICOMOS est également préoccupé par de potentielles menaces presant sur d’autres biens inscrits au Patrimoine mondial et d'autres sites culturels dans le nord du Mali, ainsi que sur les riches traditions vivantes dans cette région. L'ICOMOS soutient les décisions du Comité du Patrimoine mondial et exprime sa volonté d'aider l'Etat Partie du Mali à mettre en œuvre des mesures possibles afin de protéger la valeur universelle exceptionnelle de Tombouctou et de conserver son patrimoine culturel.
La République du Mali est signataire de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et de son premier Protocole de 1961 qui impose une obligation de protéger le patrimoine culturel en temps de conflit armé. En date du 2 juillet 2012, le Mali a également ratifié le Deuxième Protocole de la Convention de La Haye qui appelle à la protection renforcée des biens culturels revêtant la plus haute importance pour l'humanité.
ICOMOS réitère l'appel lancé par le Bouclier bleu un peu plus tôt cette année à tous les acteurs impliqués dans la préservation du patrimoine culturel en tant que témoignage inestimable pour l'humanité, afin de protéger les témoignages fragiles de l’histoire et de l’évolution du Mali, mais aussi du monde.